Et c'est le petit hic : Elle n'a PAS de pouvoir! Tout le monde croit qu'elle en a un à cause de ses yeux violets. Il y a de multiples rumeurs : Lecture dans les pensées, persuasion, manipulation de l'esprit, inspiration de la crainte, etc. Mais que nenni, c'est une humaine sans pouvoir! Elle a des lentilles et possède des yeux tout à fait normaux! Même ses cheveux, c'est une coloration! Ce n'est pas une mage, mais une simple humaine, d'un père inconnu humain et d'une mère humaine, mais ça, personne le sait, tout le monde croit que c'est une mage car c'est impossible qu'une banale humaine soit présidente du comité de discipline sans un pouvoir pour se faire respecter.

Tout commença le 6 octobre, il y a 18 ans, dans un hopital à Eternia. Née d'une union entre deux humains. C'est tout ce que je sais. Apparemment, ce n'était qu'un coup d'un soir pour Iris, ma mère imprudente qui m'a rapidement abandonné à sa sœur. Ma "mère", si on peut l'appeler ainsi, est une femme aimant vivre dans la luxure, une véritable opportuniste que je vois que très rarement, généralement pour avoir des informations. En revanche, ma tante Mady qui est la sœur cadette de ma mère, est une femme avec un sens des responsabilités dont j'ai hérité. Elle s'occupe des enfants de ses sœurs, les ayant quasiment adoptés, malgré le fait qu'elle soit tout aussi occupée.

Au début, je n'avais qu'un frère ou cousin, mais au fur et à mesure, la famille s'est agrandie, au point de ne plus faire la distinction entre la fratrie et les cousins et cousines. Ma tante que j'appelais "maman" car je la considérais comme ma véritable mère était très occupée dans son travail, c'est donc moi qui devait gérer la maison en son absence, notamment le ménage et la cuisine. Je devais m'appliquer car elle avait fait tellement de choses pour nous que je me devais de l'aider en retour, ce qui m'a coûté ma vie sociale. En dehors de ma famille, je suis plutôt solitaire et sérieuse dans mes tâches. Je devais gérer les petits qui faisaient des bêtises, et à force d'observer les dégâts, j'arrivais à trouver des preuves pour savoir qui a fait quoi, et je ne me trompais que très rarement. Je gère en grande partie la maison depuis l'âge de mes 8 ans, toujours après l'école et les devoirs. Ce quotidien, il a duré jusqu'à mes 16 ans, avec l'aide de la nourrice qui était devenu le mari de ma tante. Il ne pouvait pas tout faire tout seul avec tant de frères et soeurs, il fallait bien que je lui donne un coup de main.

Lors de mes 16 ans, il m'a dit alors que je devais intégrer un lycée pour humain, quand bien même les autres allaient dans des pensionnats magiques et d'autres établissement du genre. Je n'étais pas d'accord pour cette décision, car ce n'est pas parce que j'étais différente de mes frères et sœurs que je devais être séparé d'eux. Ne me pliant pas à sa volonté, je décidais alors de me camoufler, en mettant des lentilles violettes et en intégrant le pensionnat Ereno. À mon arrivée, on me voyait déjà comme une personne froide et distante avec les autres, alors que je n'avais rien fait de spécial, mais tant pis, car j'avais au moins mon frère avec qui parler quand je le voulais. Cependant, il y a des gestes et des manières qui restent, c'est pourquoi je suis devenue déléguée de ma classe lors de mon arrivée, puis membre du comité de discipline, avant d'en devenir la présidente lors de mon entrée en classe 2.

Aujourd'hui, j'assure toujours cette fonction avec sérieux et détermination, et bien décidée à traquer celui ou celle qu'on appelle "Le Caméléon". C'est un fauteur de trouble qui retourne le pensionnat sans dessus dessous, et pour la sérénité de l'établissement, j'étais prête à le coincer et veiller à ce qu'il se fasse punir comme il se doit. De part mon style vestimentaire et ma droiture, les élèves savaient qu'il ne fallait pas faire l'idiot avec moi, car ils risquaient de passer un sale quart d'heure. J'inspirais la crainte pour les rebelles, de la haine pour les jaloux, et de l'admiration pour les plus vertueux, au point que tous ont commencé à émettre des hypothèses sur mon pouvoir, quand bien même il est inexistant, ce qui me faisait sourire à chaque fois.